Une page d'histoire
A mi-chemin entre Lyon et Grenoble il se situe à 10 km de Morestel et de la sous-préfecture de la Tour du Pin.
Du centre du village, la vue est grandiose sur le Bugey, le Jura, les Alpes et le massif de la Chartreuse. Le belvédère du haut de la Devigne offre ce panorama sur 180°.
Notre village est un site remarquable par l’harmonie des formes et des couleurs, avec en particulier de très nombreuses maisons au caractère Dauphinois, avec les grands toits à 4 pans en tuiles écailles et bordés de coyaux.
La population légale en vigueur à compter du 1er janvier 2016 3111 (source INSEE populations légales des communes en vigueur à compter du 1er janvier 2017 et est répartie en trois pôles séparés de 4 à 6 km ; le centre du village avec ses commerces de base, le lieu-dit Bordenoud et enfin le groupe de hameaux Rabataboeuf, le Couverier et le Fournier.
L’activité économique de la commune, longtemps orientée vers le tissage à domicile, repose aujourd’hui sur un artisanat de plus de 70 entreprises.
Son agriculture, forte de plus de 35 exploitants à la sortie de la guerre compte à présent quelques petites fermes et deux grosses entreprises agricoles modernisées dont l’activité est surtout basée sur l’élevage laitier.
Ce village a vu naître des personnages célèbres à commencer par Déodat Gratet de Dolomieu (1750-1801) célèbre géologue, minéralogiste qui a découvert la dolomie et donné son nom au massif des Dolomites en Italie du nord.
Dolomieu est d’ailleurs jumelé depuis 2005 avec AGORDO petite ville au cœur des Dolomites.
Elie Cartan (1869-1951) célèbre mathématicien. Il a beaucoup travaillé sur la théorie de la relativité avec EINSTEIN.
Henri Cartan son fils (1904-2008) agrégé de mathématique.
Il y a eu encore l’Abbé François BOURSIER (1878-1944), Emile SIMONOD (1902-1977) céramiste, peintre et poète, Constant BAUDET (1855-1922) notre ermite.
Dolomieu, en dehors de ses bâtiments historiques comme le château de Buffières, la chapelle etc.., possède tous les équipements modernes d’une petite ville de 3 000 habitants : salle des fêtes, salle omnisports, salles d’exposition, de réunions, terrains de football, tennis etc. Avec des services de proximité tels qu’une agence postale communale, un CCAS, un centre de loisirs et une petite médiathèque.
Toutes ces infrastructures permettent à nos 39 associations et à ses habitants, d’animer notre commune tout au long de l’année.
EGLISE de DOLOMIEU -*- GUIDE de VISITE




Della Torre de Voiron. Il représente Saint Paul sur le chemin de Damas.




Les greniers recèlent des richesses insoupçonnées. Les objets, les choses, les écrits y sont conservés; ils témoignent du passé et de l'attachement que l'on porte avec attendrissement à ceux qui les ont faits, possédés, rédigés. Souvenirs tangibles et émouvants; les choses parlent quand les êtres ont disparu...
Le grenier de la Mairie, avec ses pièces obscures, ses cloisons séparatives disjointes et ses portes branlantes a, lui aussi, ses richesses poussiéreuses qui font revivre le passé. Pièces d'archives. J'y ai trouvé, par un beau jour d'été, le recensement de la population, daté de 1876.
Un état sur papier parcheminé écrit de la main experte de l'instituteur, secrétaire de mairie, Monsieur COLLOMB, signé du Maire, Monsieur Joseph ROUX. Un état calligraphié, une écriture moulée à la plume d'acier, faite de pleins et de déliés, qui force l'admiration de ceux, victime du stylo à bille, dont l'écriture est à présent peu lisible.
Dolomieu vit à l'unisson de sa région rurale et du Pays. La population y est recensée avec précision cette année là; elle compte alors 2.560 habitants, niveau jamais atteint depuis le début du siècle. Les 556 maisons habitables y sont occupées par 590 ménages et tous les secteurs et lieux dits de la commune sont bien vivants. Une croissance lente due à une très forte natalité.
Non moins intéressant est l'inventaire des professions exercées par les actifs du village. Deux prédominent: l'agriculture et le tissage.
289 agriculteurs, responsables d'exploitation sont recensés; ils sont souvent aidés pour les travaux des champs et ceux de la ferme par leurs épouses et certains de leurs enfants qui œuvrent, en appoint, sur les métiers à tisser familiaux; aidés aussi par des "domestiques" et des "journaliers". L'agriculture qui occupe, à l'époque, 45% de la population active de la France, est, à Dolomieu, numériquement moins bien représentée; elle reste fidèle aux structures agraires anciennes : petites propriétés, polyculture et morcellement parcellaire.
Le textile demeure dans la commune, comme en France, un secteur essentiel par le nombre d'ouvriers qu'il emploie - près de deux millions pour le pays tout entier - et par la valeur des exportations qu'il permet. Lyon est la ville de la soie et fournit de l'ouvrage à une vaste région de St Etienne à Grenoble. Dolomieu est concerné: 723 personnes de la commune relèvent de cette activité: "tisserands, tisseurs, dévideuses, commis en soierie" soit 28% de la population totale. 13 "ateliers" semblent alors être ouverts, les autres ouvriers, et parmi eux de nombreuses femmes, travaillent sur des métiers à domicile.
L'artisanat est alors très diversifié: toutes les professions courantes sont représentées. Celles du bâtiment: 8 maçons, 11 charpentiers, 16 menuisiers, 1 serrurier, 2 ferblantiers; celles qui sont proches de l'agriculture: 2 meuniers, 6 maréchaux-ferrants, 1 forgeron, 7 charrons; celles de l'habillement: 15 tailleurs et "tailleuses", 2 couturières, 6 modistes, 1 repasseuse, sans omettre 10 cordonniers, 3 sabotiers, 4 galochiers, 2 savetiers. On trouvait ainsi à s'équiper des pieds à la tête au village, et la tête des dames s'ornait, les jours de fête, d'objets d'art...
L'alimentation a ses commerces: 6 boulangers, 3 épiciers, 3 bouchers, 1 charcutier, 2 coquetiers, 3 presseurs d'huile, 2 aubergistes, 2 cafetiers, 1 bureau de tabac. Le corps pouvait avoir ses parures, l'estomac ses indispensables éléments...
Quelques rentiers, notamment au "Château" qui occupait 6 domestiques dont 4 étrangers et une préceptrice pour l'éducation de la jeune vicomtesse.
L'Echo de Dolomieu sortie à Genève en 1908 avec l'abbé BoursierEt de plus dans le village, un notaire et son commis. Le goût de l'épargne a aussi caractérisé cette époque de prudence. Sou par sou, "le bas de laine" se constituait. Le notaire était aussi dépositaire de l'épargne en circulation.
La vie spirituelle était de la responsabilité de 2 prêtres: 1 curé et son vicaire, 1 sacristain les accompagnait et 1 suisse contribuaient à donner aux offices leur cérémonial.
L'instruction, avant même qu'elle ne devint obligatoire, était assurée dans 2 écoles, l'une privée où enseignaient 3 religieuses, l'autre non confessionnelle tenue par un instituteur et son adjoint. La scolarité ne devait pas être longue: des enfants sont en effet employés dès l'âge de 11 ans.
Les professions de santé, enfin, n'étaient alors exercées que par deux "accoucheuses". Sages femmes avant l'heure...
Telles étaient la population et la vie de notre village "Autrefois", il y a plus de 100 ans... Vie de labeur sans aucun doute, à l'image de celle des habitants de la région et de la France artisanale et rurale. Vie d'un village qui trouvait en son sein de quoi satisfaire ses besoins matériels, d'instruction primaire, ses aspirations spirituelles. Mais vie d'un village qui semblait déjà aller rapidement dans le sens de la décroissance, compte tenu d'une poussée démographique ralentie, de l'évolution des techniques et d'une civilisation de plus en plus urbanisée au détriment des campagnes. Mais vie d'une commune que se habitants ont su rendre attractive pour se donner et lui donner des raisons d'espérer.
Une école primaire publique « Elie Cartan » : 8 classes dans des locaux rénovés régulièrement avec 206 élèves, du cours préparatoire au cours moyen 2ème année en septembre 2018
Une vie agricole encore prospère. Un nombre d'exploitations en diminution, mais 2 exploitations importantes, d'une superficie moyenne de 385 hectares.
- L'ARTISANAT :
Concerne les activités les plus courantes : maçonnerie, charpente, menuiserie, peinture, plâtrerie, revêtements muraux, isolation, électricité de bâtiment, atelier de réparation et de vente de matériels agricoles, 1 garagiste.
- LE COMMERCE :
Il se signale par l'existence de magasins alimentaires : 1 boucherie, 1 épicerie, 1 boulangerie-pâtisserie, 1 tabac-presse et un nombre croissant d’entreprises de services à la personne.
- UN ENSEMBLE DE SERVICES MÉDICAUX ET PARA MÉDICAUX :
2 médecins, 1 chirurgien-dentiste, 2 cabinets d'infirmières, 1osteopathe, une psychologue et 1 pharmacie.
- L'INDUSTRIE :
Les plus importantes de ces entreprises, dérivées du textile, emploient quelques 300 personnes :
- la plus importante , l'usine MERMET( à cheval sur les communes de Dolomieu et de Veyrins Thuellin), spécialisée dans le tissage de la fibre de verre, pour revêtements muraux, stores intérieurs et stores extérieurs, fabrications diverses et très spécialisées.
- l'entreprise Vitess spécialisée dans la fabrication d'instrumentation scientifique et technique ainsi que dans les analyses, essais et inspections techniques
- Une zone d’activités regroupant 7 entreprises. L'ensemble sur une voie départementale facile d'accès, à proximité de la R.N.75, distante de l'autoroute Lyon-Chambéry et de Lyon-Grenoble de 10 à 12 KM.
Les plus importantes de ces entreprises, dérivées du textile, emploient quelque 300 personnes :
- la plus importante , l'usine MERMET, spécialisée dans le tissage de la fibre de verre, pour revêtements muraux, stores intérieurs et stores extérieurs, fabrications diverses et très spécialisées.
- la filiale de l'ensemble PORCHER, orientée vers la fabrication de tissus d'airbag
- l'entreprise MONNET, spécialisée dans l'ourdissage
- UNE ZONE D'ACTIVITÉS, dans laquelle sont disponibles 16 000 M2 cédés par la Commune, par lots viabilisés, au prix de 10 F. le M2. L'ensemble sur une voie départementale facile d'accès, à proximité de la R.N.75, distante de l'autoroute LYON-CHAMBERY et de LYON-GRENOBLE de 10 à 12 KM.
LA CULTURE, LES LOISIRS
De la musique avec des relations privilégiées avec l’association « La maison des pratiques musicales » ; un orgue, installé en 1990 dans l'église elle-même récemment rénovée, et qui se manifeste par des concerts pluriannuels.
football, basket, boxing, zumba, krav sport, tennis, cyclisme, marche rapide, yoga …Elles recouvrent plus de 500 licenciés.
Déodat de Dolomieu
Château familial des GRATET à Dolomieu - Photo Guy GARDIENTroisième enfant d’une lignée de 6 garçons et 4 filles, Déodat de Dolomieu naît le 23 Juin 1750 dans le château familial des GRATET à Dolomieu.
Doué d’une intelligence précoce et d’un sens inné de l’observation, il n’eut jamais de précepteur et avoua même à l’historien genevois PICOT au cours d’une course en montagne, avoir appris seul à compter à l’aide des barreaux de son lit d’enfant.
A l’âge de deux ans, son marquis de père le fait recevoir d’office comme chevalier de minorité à l’ordre de Malte. A l’âge de 14 ans, il s’engage dans les carabiniers, devient sous-lieutenant deux ans après et chevalier de majorité. Il doit alors faire son noviciat sur un navire de l’ordre. Pendant cette période, il tue un disciple en duel à GAËTE, pour une cause que nous ne connaissons pas. Il se retrouve en prison à Malte. De puissantes interventions se manifestent pour fléchir le grand maître de l’ordre et lui faire recouvrer la liberté. Réintégré dans ses droits, nous le retrouvons en garnison à Metz en 1771, où, jusqu’en 1774, il suit les cours de physique et de chimie l’apothicaire - major THYRION. C’est là aussi, qu’il noue les premières relations scientifiques avec LA ROCHE FOUCAULD, CONDORCET, PICTET, DE SAUSSURE... Il s’oriente alors vers la géologie et la minéralogie.
Passionné par ses découvertes, il oublie de rejoindre sa garnison et se retrouve rayé des cadres. Par contre, l’ordre de Malte l’honore en le faisant commandeur en 1780. Il explore les Pyrénées, l’Auvergne, la Sicile, les îles Lipari... Nommé lieutenant-général, il est virtuellement gouverneur de Malte et se heurte à de puissants intérêts. Plusieurs conflits avec ses pairs l’amènent à instruire de nombreux procès.
En 1783, lassé, il démissionne pour se réfugier en Italie. Commence alors la période la plus féconde de se vie en résultats scientifiques avec l’étude des volcans et des tremblements de terre en prélude à la sismologie.
D’idées libérales et généreuses, il accueille avec ferveur le mouvement révolutionnaire en 1789 et ira jusqu’à s’inscrire au club des feuillants. Puis, déçu par la tournure des évènements, il se réfugie dans le travail scientifique et découvre les roches des montagnes calcaires du Trentin et du Tyrol qui ne font pas effervescence aux acides. Il en demande la signification à Théodore de SAUSSURE. Ainsi naît la DOLOMIE et un peu plus tard, les ALPES DOLOMITIQUES.
Sa réputation scientifique lui ouvre les portes des écoles centrales en 1794. Il est successivement nommé inspecteur du corps des mines en 1795, professeur de géologie à l’école des mines et enfin membre de l’institut.
En janvier 1798, pendant une séance de l’institut, son collègue BERTHOLLET vient lui demander s’il consentirait à l’accompagner dans un voyage lointain où il pourrait examiner des roches et des montagnes totalement inconnues. Aventurier, Déodat ne résiste pas à l’invitation et se retrouve, sans s’en douter, enrôlé dans l’expédition en Égypte mise sur pied par Napoléon. D’abord enchanté par l’occasion qui lui est donnée de vérifier sur place les déductions qu’ils avaient tirées d’anciens textes et exposés dans son mémoire sur l’Égypte, il se rend vite compte qu’il a été berné et que BONAPARTE l’a embarqué pour lui faire négocier la reddition de Malte.
Dès l’arrivée en Égypte, il tombe malade et sollicite l’autorisation de regagner la France. Il embarque à Alexandrie, échappe de justesse à la flotte anglaise qui croisait au large pour essuyer ensuite une terrible tempête qui oblige son navire à se réfugier dans le port de Tarente.
Considéré désormais comme un ennemi de Malte, il est fait prisonnier et transféré à Messine en Sicile où il est remis entre les mains de son ennemi juré, la reine des deux Siciles: Marie Caroline. Jeté dans un cachot sordide, il y vit 21 mois. Après la victoire de Marengo et l’intervention de l’ensemble de la classe scientifique, les textes préliminaires du traité de paix exigeaient comme première condition la libération de Déodat de DOLOMIEU.
Libre, il reprend son marteau de géologue pour parcourir ses chères Alpes. Mais sa détention l’a affaibli. Épuisé, il s’alite chez sa sœur Alexandrine où il meurt le 16 Novembre 1801.
DIEUDONNÉ SYLVAIN GUI TANCRED GRATET DE DOLOMIEU fut l’un des fondateurs de la géologie et de la minéralogie alpine. Sa courte existence ne lui permit pas de donner la pleine mesure de ses moyens, mais il garde le privilège d’avoir donné son nom à cette magnifique région du Trentin méridional : LES DOLOMITES.
Mémoires :
Sur les pierres figurées de Florence - 1793
Sur les îles Ponces et catalogue des produits de l'ETNA - 1788
Sur l'huile de pétrole dans le quartz
Description du Béryl
Sur la leucite ou grenat blanc
Sur la strontiane sulfatée
Sur la substance dite pyroxène
Sur l'espèce minérale
Sur les tremblements de terre de Calabre - 1783
Sur les volcans éteints du Val di Noto - 1784
Sur les pierre composées et les roches - 1791 - 94
Sur la constitution physique de l'Égypte - 1793
Sur l'art de tailler la pierre à fusil
Sur la nécessité d'unir les connaissances la chimie à celles de minéralogie
Journal du dernier voyage du citoyen DOLOMIEU dans les Alpes
Observation sur les prétendues mines de charbon de terre de St Martin la Garenne - 1793
Principaux ouvrages:
Voyage aux îles LIPARI 1783
Notes sur la géologie et la lithologie des montagnes des Vosges
Rapport sur les mines du département de la Lozère
Lettre à M. PICOT de LAPEYROUSE sur un genre de pierre calcaire très peu effervescente : LA DOLOMIE - 1791
La philosophie minéralogique
Distribution méthodique des matières volcaniques - 1794
Description de la mine de manganèse de ROMANECHE - 1796
Savants correspondant avec Déodat de Dolomieu :
PICOT de LAPEYROUSE - Botaniste, inspecteur des mines - Toulouse
GIOENI - Naturaliste - Naples
LACEPEDE - Naturaliste, membre de l'institut - Paris
MUNTER - Docteur - Copenhague
FAUJAS de SAINT FOND
CORDIER - Lithologiste, inspecteur des mines - Paris
DE SAUSSURE - Genève
DAUBENTON - Naturaliste - Paris
PICOT - Naturaliste - Genève
LA METHAIRIE - Naturaliste
LELIEVRE - Mincralogiste - Genève
VAUQUELIN - Chimiste
ELIE CARTAN
Le mathématicien Élie CARTAN (1869-1951) est né à Dolomieu. Fils d'un maréchal-ferrant, ce jeune garçon est remarqué par l'instituteur de l'école communale de Dolomieu. Il le désigne à l'attention de délégué cantonal, Antonin DUBOST qui devint plus tard Président du Sénat. A. DUBOST prend sous sa protection le jeune Élie et lui fait faire des études au collège de Vienne, puis au lycée de Grenoble et enfin au lycée Janson-de-Sailly à Paris. Là, après une année de préparation, Élie CARTAN est reçu à l'École Normale Supérieure en 1888. Sa thèse de doctorat (1894), consacrée à la classification des groupes de Lie, fut un événement historique. Ses travaux ultérieurs sur les groupes semi-simples complexes, puis réels, le firent nommer à la Sorbonne en 1909.
Ce qui le rendit célèbre dans le monde entier, ce fut d'une part sa collaboration, après 1920, avec le mathématicien allemand Hermann WEYL, sur l'étude globale des groupes de Lie, d'autre part, l'utilisation qu'il fit de la théorie des groupes de Géométrie différentielle, puis sa théorie des "espaces généralisés" qui trouvait à s'appliquer en théorie de la Relativité et qui fut l'occasion d'un long échange de lettres entre Albert EINSTEIN et Élie CARTAN. Ces lettres ont été publiées par la Princeton University Press en 1979, à l'occasion du centenaire de la naissance d'EINSTEIN. C'est aussi à Élie CARTAN que l'on doit l'introduction systématique des "formes différentielles extérieures" en Géométrie différentielle.
Élie CARTAN a été élu à l'Académie des Sciences" en 1931. En 1969, le centenaire de sa naissance fur célébré par des Colloques internationaux à Bucarest et à Grenoble. Une rue de cette ville porte son nom.
François CUZIN - martyr de la résistance
Le nom de François CUZIN est inconnu de la plupart des Dolomois cuzin.jpg (459639 octets)
et nous serons les derniers à rendre l’hommage qu’il est du à un compatriote qui, né à l’aube de la première guerre mondiale, vécut la seconde tourmente héroïquement et fut victime des hordes nazies avant la fin même des hostilités.
Le petit François naît le 15 août 1914 dans la maison de son oncle, le mathématicien Élie CARTAN, au Guinet, à deux pas de celle de sa cousine Jeanne, à qui nous devons l’essentiel du savoir de l’existence de notre héros. Il a une enfance comparable à celle de beaucoup de jeunes garçons de l’époque. De caractère enjoué, farceur à l’occasion, curieux de tout, aimant la nature et sa campagne qu’il retrouve aux vacances scolaires, son père est alors directeur des tissages LAFFONT à Lyon. Ses études secondaires commencent au lycée Ampère dans cette même ville, où chaque année, il remporte de nombreux prix, qui comblent de joie sa maman, elle-même fille d’un inspecteur d’académie.
En 1933, ses parents quittent le Rhône pour ouvrir un magasin de vulcanisation à Toulon et peu après, François, d’une santé fragile depuis plusieurs années, doit subir une délicate intervention chirurgicale qui le prive par la suite du service militaire actif, mais ne l’empêche point de poursuivre de brillantes études au lycée Lakanal à Paris, avant d’être reçu premier au concours d’entrée à l’École Normale Supérieure, pour en sortir deuxième, agrégé de philosophie.
Dès le début des hostilités de la seconde guerre mondiale, il se rapproche du comité national des intellectuels et du mouvement de libération. Il choisit son premier poste au collège Gassendi à Digne-les-Bains pour être près du maquis d’une région qu’il connaît bien ; il y prend ses fonctions en octobre 1943. Il devient sitôt après responsable des services de sécurité à l’État-major des F.F.I. et du comité départemental de libération sous le pseudonyme d’ETIENNE. En mai 1944, il met en place le comité local de libération de Digne.
Avec le chef civil de la résistance dans les Basses Alpes, MARTIN-BRET et plusieurs compagnons, il se rend à une réunion urgente à Oraison dans le Var le 16 juillet 1944. Arrivés sur place, ils ne voient aucun des chefs du maquis qu’ils doivent retrouver et flairent aussitôt le piège. Il est hélas trop tard, le traquenard se referme inexorablement sur eux et tous seront emmenés à Marseille.
François CUZIN subira la torture sans parler et sera exécuté à Signes dans le Var, le 19 juillet 1944.
Ravi trop jeune à l’affection des siens. François CUZIN était sans doute à l’aube d’une riche carrière. Un universitaire, une personnalité aussi brillante aurait inévitablement conduit le professeur de philosophie qu’il était, à s’exprimer sous diverses formes littéraires.
En 1971, le conseil de l’U.E.R. de philosophie de Paris 1 Sorbonne a décidé de donner le nom de François CUZIN à l’une de ses salles. Le jour de la cérémonie présidée par Messieurs le Recteur et le Président de Paris 1, la vieille maison accueille avec le professeur JANKÉLÉVITCH toute la classe philosophique du moment, ainsi que Jean GUÉHENNO, Académicien et ancien professeur de François qui écrira, le lendemain. dans un grand quotidien parisien : "Je n’ai jamais eu de plus prodigieux élève, j’ai toujours pensé que c’était un jeune JAURÈS."
La rue de Toulon où était le magasin paternel porte depuis longtemps le nom "d’Avenue François CUZIN" tout comme une artère de la ville de Digne.
François CUZIN repose aux côtés de ses parents et grands-parents dans le tombeau familial à Dolomieu depuis octobre 1946. Seule une brève épitaphe rappelle ce que fut sa mort et c’est bien peu pour un homme qui a tout donné.
G. GARDIEN
Emile SIMONOD
Céramiste, peintre et poète
Né à Dolomieu le 21 décembre 1893
Mort à Cognin (Savoie) le 4 avril 1977
Né dans une maison de la place de l’église, Emile Simonod a vécu ses jeunes années au hameau du Guinet où ses parents étaient tisseurs et cultivateurs.
Très tôt attiré par les arts, il rejoint à Paris, après la guerre de 1914-1918 le sculpteur Alfred Boucher, qu’il avait connu à la Tour du Pin et reconnaissait volontiers comme son seul maître.
Il doit quitter Paris en 1919 pour se fixer à Cognin, en Savoie, où il trouve avec son épouse, un emploi d’enseignant à l’Institut des Jeunes Sourds.
La Savoie donnera à cet amoureux de la nature qu’il parcourait en toutes saisons avec son chevalet et ses couleurs, l’occasion de découvrir la poterie. Délaissant la peinture, il crée en 1926 la Poterie Savoyarde, puis en 1928, la Société Industrielle Savoyarde de Poterie Artistique ( SISPA). Cette entreprise, qui emploiera jusqu’à 16 personnes, dont quatre décorateurs, cessera ses activités vers 1940.
Simonod voulait que ses œuvres soient d’abord des objets utiles. “Faire de l’art, oui.. mais adapté à tous les besoins de la vie courante et être les dispensateurs de la face agréable du foyer”, disait-il.
Ses émaux, à base d’oxydes métalliques apportèrent à la poterie savoyarde des tons jusqu’alors inconnus. Un procédé de métallisation, invention de Simonod vers 1930, intéressa beaucoup de pays étrangers, dont les Américains et conférera à son œuvre une touche originale.
Plus doué pour les arts que la gestion d’entreprise, Emile Simonod doit renoncer à l’aube de la guerre de 1939- 1945. Il revient à sa première passion, la peinture.
Habitué des cimaises savoyardes jusqu’en 1977, année de sa mort, son œuvre picturale est estimée entre 3500 et 4000 toiles.
Céramiste et peintre, Emile Simonod était aussi musicien et maniait la rime avec un égal talent. Plus de 300 poèmes constituent l’œuvre écrite.
Personnage original et attachant, Emile Simonod s’adonnait, selon la saison, à de multiples activités. Chasse, pèche, mycologie, apiculture, lui laissaient encore le temps de parcourir la Savoie à bicyclette pour rejoindre ses nombreux amis avec lesquels il partageait des parties de boules mémorables. Ses longues promenades étaient aussi l’occasion de croquer la nature en toute saison, avec une prédilection pour l’automne, dont il a laissé de somptueuses compositions.
Groupe Historique dolomois décembre 2003.
Monsieur Maurice CLAUDEL
(Biographie)
Monsieur Maurice Claudel est né 30 août 1919 et est mort le 12 janvirer 2015. Il avait accompli la totalité de sa carrière au sein du Ministère de l'Education nationale. Il y avait occupé des fonctions d'enseignant, des fonctions d'inspection et des fonctions de Direction. Sa carrière terminée, il avait occupé des fonctions électives et il avait assuré des responsabilités à dominante sociale.
Des Fonctions enseignantes : Monsieur Claudel avait exercé successivement des fonctions d'instituteur, de 1938 à 1940 et de fin 1941 à mai 1942, le temps intermédiaire étant occupé par le service militaire et la captivité ; des fonctions de professeur de Collège de 1942 à 1946. Après son admission à l'Ecole normale supérieure de Saint Cloud, il avait réussi avec succès les épreuves du concours de recrutement de l'inspection de l'enseignement primaire et de la direction des Ecoles normales d'instituteurs en 1949.
Des fonctions d'Inspection: Il a été inspecteur de l'enseignement primaire et a exercé dans les départements des Vosges et du Rhône de 1948 à 1965. Promu Inspecteur d' Académie, il a été affecté à l'Administration centrale pour une mission de courte durée en 1965 et 1966. IL a exercé à Bourg en Bresse, à Saint Etienne et à Lyon, les fonctions d'Inspecteur d' Académie. Directeur départemental des services de l’éducation nationale. , il fut nommé Conseiller technique au Cabinet du Ministre de l'Education nationale en 1976 Puis, promu Inspecteur général de l'Instruction publique par décret du Président de la République pour exercer les fonctions de Directeur des Services académiques de Paris, adjoint au Recteur de 1977 à 1980.
Des fonctions administratives de Direction : Monsieur Claudel sur proposition du Ministre de l’Education, fut nommé, par décret, Directeur de l'Administration centrale de son Ministère en 1980. Il a été promu Officier de la Légion d'Honneur en 1979, et a quitté ses fonctions de Directeur en 1982 où il fut chargé d'une mission d'inspection générale dans l'académie de Dijon jusqu'à la date de sa retraite en 1984.
Au terme de l'activité professionnelle ...
Des fonctions électives :
Au terme de sa carrière professionnelle, Monsieur Claudel souhaitait se mettre à la disposition de sa commune de résidence et participer à sa gestion. Il a été élu sur-le-champ conseiller municipal et adjoint au Maire jusqu'au terme du mandat en 1989. Il fut réélu avec la confiance accrue de ses concitoyens, il a exercé les fonctions de Maire pendant 12 ans, jusqu'en 2001, date à laquelle, volontairement, il a décidé d'y mettre un terme. Ses mandats successifs auront contribué à des réalisations importantes dans une commune rurale, en pleine expansion démographique, sans aucun recours à l ‘emprunt ni à l'augmentation des impôts locaux.
Cette gestion, dans un climat de sérénité et d’efficacité a généré, semble-t-il, la confiance des collègues Maires des communes des Cantons voisins, qui ont élu Monsieur Claudel à la Présidence et à la Vice-Présidence respectives de deux Syndicats intercommunaux regroupant une vingtaine de Communes ayant des intérêts et des obligations de même nature.
L'action administrative, sommairement décrite de Monsieur Claudel, a été complétée par les initiatives prises par celui-ci au sein de la commune dont il était Maire pour appeler et enrichir la réflexion sur la nécessité d'analyser et de servir les VALEURS qui constituent le fondement de la Vie sociale de la République et de la Nation.
A cet effort essentiel, les concitoyens ont été invités de façon concrète, à participer notamment à chacune des manifestations nationales officielles et aux regroupements d'initiative locale. C'est, par exemple : la fête des mères de "famille nombreuse", le jour du 14 juillet, pour l'associer à la fête nationale et souligner que la famille est la cellule de base de la Nation ; ou la réception à la Mairie, que présidait Ie Sous-Préfet, pour accueillir les habitants de la Commune, d'origine étrangère, récemment naturalisés français, pour rappeler les droits et les devoirs de citoyen dans la démocratie....
D'autres responsabilités : Ce fut en liaison avec l'Association des Anciens Maires de l'Isère que Monsieur Claudel a conduit une action civique dans des classes de Collèges pour sensibiliser les élèves au rôle du citoyen dans la démocratie.
Dans la Commune dont il a été Maire, Monsieur Claudel a été sollicité pour sa participation aux travaux du Comité communal d'action sociale qui initie les actions spécifiques à conduire et en assure la synthèse.
Par ailleurs, Monsieur Claudel a assuré, la Présidence du Comité inter cantonal de La Tour du Pin, de la Section de l'Isère de la Société d'entraide des membres de la Légion d’Honneur. Ledit Comité, outre sa finalité d'entraide entre ses membres, a été le vecteur porteur d'actions diligentes par son Président pour magnifier les Valeurs de la République et de la Nation et notamment « le devoir de mémoire »... Ainsi, outre sa participation à toutes les cérémonies officielles, au chef-lieu d'arrondissement, avec son drapeau, chaque année, pour son Assemblée générale, le Comité s'est réunit dans une Commune de son ressort, qui a été la résidence d'un de ses Légionnaires, pour une cérémonie au Monument aux Morts et dépôt d'une gerbe, avec l'accord et la présence du Maire de la cité, accompagné de ses conseillers disponibles, des représentants des Associations d'anciens Combattants et d'habitants de la cité. Un court message a été lu pour honorer solennellement ceux qui, légionnaires ou non, « ont tout donné pour la Patrie, jusqu'au sacrifice suprême ». Ces cérémonies ont toujours été émouvantes, elles ont contribuées assurément à vérifier le civisme attentif et reconnaissant. C’est une des satisfactions du Comité qu'a présidé et animé Monsieur CLAUDEL.
L'orgue de l'église Saint Paul de Dolomieu
Historique
Le 25 Janvier 1990, la décision est prise par "L'association des amis de l'orgue de Dolomieu, sous la présidence de Jean-Marie ZANONI" d'acquérir un instrument. Conçu et réalisé par un amateur passionné d'orgue, Monsieur André GOUZY, conseillé par Dominique PROMONET, facteur d'orgue à RIVES sur FURES dans l'Isère.
Il était neuf, déjà en état de fonctionnement, et de plus s'adaptait parfaitement aux dimensions de la tribune sans cacher les vitraux qui venaient d'être restaurés.
Composition de l'orgue
Grand orgue: Principale 8' - Bourdon 8' - Montre 4' - Doublette 2' - Plein jeux III - Trompette 8'
Positif: - Bourdon 8' - Flûte 4' - Flûte 2' - Tierce - Nazard
Pédalier: - Soubasse 16' - Bourdon 8' - Flûte 4'
Appel d'anche et cornet, tremblant au positif,
tirasse I, tirasse II, accouplement II/I
Traction mécanique des notes, traction électromécanique des jeux.
Historique de la place du village
Pour la énième fois de son histoire notre place de l’église vient de subir une transformation. Ce ne sera pas, à coup sûr la dernière et elle en avait connu bien d’autres dans le passé.
Pour s’en rendre compte, il n’est qu’à consulter le plan daté de 1864 où apparaissent les constructions projetées et réalisées en 1865 pour l’église et peu après pour le bâtiment mairie-école, ce dernier prenant son aspect actuel en 1905.
Ce relevé sommaire de projets relève une toute petite place publique d’à peine 200 mètres carrés, que l’on ne peut même pas qualifier de place de l’église, puisque l’accès à cette dernière se faisait par le coté ouest, face au château, en cheminant dans le cimetière. On voit aussi nettement que les positions de l’église et de la route actuelle ont bouleversé près d’un tiers de l’ancien cimetière qui n’offrait alors que 1.375 mètres de superficie. Il fallut d’ailleurs recourir à l’expropriation à l’encontre des sieurs MERMET et ALLAGNAT, propriétaires immédiats pour l’augmenter de 1.581 mètres carrés, le tout correspondant au vieux cimetière que nous connaissons.
Au cours des travaux qui s’échelonnèrent sur 40 années, la chapelle fut greffée à l’ancienne mairie, qui fut aussi la deuxième maison curiale jusqu’en 1829. La halle et le corps principal du bâtiment qui abrite nos soldats du feu étant, en partie, un cadeau du curé MARRON, pour servir d’abri au marché du mercredi, loger la pompe à incendie, et soustraire le tout à la vue du presbytère.
La fontaine remise en eau très récemment est la dernière arrivée dans cet environnement. Sa construction remonte à 1893. Mais déjà, 20 ans auparavant, la municipalité emmenée par le Comte LOMBARD de BUFFIERES avait étudié un projet d’adduction des eaux du Guinet. Une source généreuse promettait 280 litres par minute du précieux liquide, volume largement suffisant pour envisager l’établissement de 2 fontaines publiques monumentales, 2 lavoirs, le reste étant susceptible d’être consommé par 300 abonnés à raison de 500 litres chacun par jour. Le projet était, selon la municipalité, très avantageux car, outre la distribution pour les usages domestiques, il mettait à disposition 4 bassins qui serviraient de réserves au centre du village en cas d’incendie et alimentait enfin tous les terrains situés vers le Champ de foire, autrement dit, le Champ de Mars, qui appartenaient à M. le Maire !
Le cabinet d’ingénierie civile SEBAULT à Lyon chiffrait le coût de l’installation et des terrassements à 30.000 F et proposait, croquis à l’appui, pour disposer d’une pression suffisante, la chute naturelle ne s’élevant qu’à 4,80 mètres, de construire un château d’eau de 100 mètres cubes, à 12 mètres de hauteur et à l’intérieur duquel serait aménagé un local pour abriter une pompe aspirante et refoulante mue par un cheval ou un mulet. Y logerait également un homme pour assurer la manœuvre et nourrir l’équipage.
L’élévation de cette bâtisse coûterait 10.000 F quant au fonctionnement, il est évalué à 445 F en entretien et dépenses diverses, 4 F pour l’homme de service et 3 F, foin et avoine compris pour le cheval, seraient journellement nécessaires. Les congés annuels étant exclus pour l’un et l’autre, il faudrait donc rajouter 3.000 F de fonctionnement annuel.
L’eau vendue 60 F par an aux abonnés à raison de 90 mètres cubes environ fournis à chacun rapporterait 18.000 F, ce qui laisserait un bénéfice de 15.000 F l’an. Le fonctionnement étant, comme toujours et déjà, facturé au client.
Comme pour tout projet d’envergure qui se respecte, il y eut une levée de boucliers, suivie de pétitions venant de propriétaires plus ou moins concernés et qui protestaient contre : "L’inévitable assèchement du ruisseau de Fontalines", selon des usiniers de Corbelin et Veyrins, un coût de réalisation bien trop élevé pour quelques autres et il lui fut opposé un contre-projet établi par 28 habitants du Bresson, commune de Saint-Jean-de-Soudain, (?) qui proposaient une solution bien plus avantageuse à leurs yeux et aux leurs seulement semble-t-il.
Faute d’eau, son histoire alimenta la rumeur publique pendant de longues années avant que la municipalité de Jean RIVIER reprenne le projet en 1892 pour le mener rondement à son terme avec une dépense réduite à 30% du coût de l’étude primitive. Elle acheta 2 sources au sieur Victor REVOL, tisseur de son état au hameau du Grillon, pour le prix de 800 F, payable quand l’eau fluera sur la place publique !
Ces sources se situaient au lieu dit Petit Étang, de part et d’autre du ruisseau de Fontalines donc, pour l’une d’elles, sur le territoire de Faverges-de-la-Tour.
Un commissaire enquêteur fut nommé pour entendre les doléances de l’ensemble des pétitionnaires et déterminer la faisabilité de l’opération en même temps que le Maire confiait à l’architecte BAYET de La Tour du Pin, le soin d’établir le cahier des charges en vue de la construction et d’en chiffrer le montant.
Le 5 juillet 1893, le Préfet de l’Isère, renvoyant à leurs chères études aquifères tous les contestataires, autorisait le maire de Dolomieu :
- A acquérir les 2 sources au prix de 800 F, le droit d’y faire toutes les fouilles jugées à propos et d’y prendre toutes les eaux qui s’y trouvent.
- De contracter un emprunt de 12 000 F pour couvrir le montant de la dépense, au taux de 4%.
- De lever une imposition extraordinaire pour rembourser ledit emprunt pendant 25 ans.
L’adjudication eut lieu le 23 juillet 1893 entre 5 soumissionnaires. Un entrepreneur local, COTTAZ Augustin y participa, son offre ne fut pas examinée pour cause de pièces incomplètes et irrégulières. Le marché revint à l’entreprise DULIN de Crémieu qui, après un rabais de 15,2% consenti sur le prix initial, offrait de faire les travaux pour 8 904 F.
Ceux-ci débutèrent dans les derniers jours du mois de juillet par 2 tranchées ouvertes sur 266,85 mètres, pas un centimètre de moins, parallèles au cours du ruisseau pour drainer les sources jusqu’à la citerne de départ. Là, délaissant la construction qui aurait abrité le fameux manège, le nouvel architecte fit creuser sous la bute du Mollard, un tunnel de 60 mètres de longueur sur 1,5 de hauteur et 1 de largeur pour permettre l’évacuation des gravats à l’aide d’une brouette. Puis 2 624,55 mètres de conduites en ciment de 12 centimètres de vide et 8 de paroi furent nécessaires pour amener l’eau au bassin du Champ de Mars.
Entre les deux places au Navant, l’entrepreneur eut encore à négocier de difficiles passages au travers de bancs de mollasse, ce qui entraîna un surcoût de 360,95 F.
Au terme de 12 mois de travaux, le 2 août 1894 l’eau déclarée potable par l’officine de M. CHAUVIN à Bourgoin, coulait chez les 33 propriétaires abonnés au réseau. On était certes bien loin des 300 prévus initialement mais étaient aussi alimentés : la fontaine de la place, les écoles publiques, le lavoir reconstruit derrière l’église, le cimetière, le bassin et le lavoir du Champ de Mars.
Après 70 années de bons et loyaux services, le réseau de distribution des eaux du Guinet fut abandonné, le débit n’arrivant plus à satisfaire la demande, désormais assurée dans tous les foyers, à profusion, par les récents captages des eaux de Dolomieu-Montcarra.
Aujourd’hui, l’eau coule à nouveau dans la fontaine de la place de l’église "relookée" à l’occasion. Mais si l’installation a pu reprendre du service après quelques calfeutrements, l’eau provient d’une autre source dont il fallait impérativement détourner le surplus qui avait été naïvement rejeté dans le réseau d’égout, au risque de provoquer des désordres dans le fonctionnement de notre station d’épuration.
La seule différence réside dans sa qualité qui est bien loin d’égaler celle de la première amenée par nos aïeux, aussi est-il vivement conseillé de se garder de la consommer, elle n’est pas potable!
Qu’à cela ne tienne, une fontaine qui revit, c’est tellement sympathique.
Guy Gardien
Le Champ de Mars de Dolomieu
Les champs de Mars tendent à disparaître. Dolomieu reste la seule commune de la région à avoir gardé à son champ, son aspect d'origine.
Créé en 1844 grâce à un don de terrain de M. GELY de MONTCLA, gendre d'Alexandrine de GRATET de DOLOMIEU. Les platanes furent plantés en 1846.
Les champs de Mars
Essentiellement utilisés comme terrains de manœuvres militaires, les champs de Mars ne sont pas une création napoléonienne comme il est courant de l'entendre dire. CLOVIS, premier roi chrétien, avant de marcher contre les Wisigoths qu'il battit à VOUILLE en 507, demanda le consentement de la nation qu'il convoqua en plein champs, dans le mois de Mars; ces réunions imitées par ses successeurs et dont lui-même tenait sans doute l'habitude de ses prédécesseurs, ont été nommées "assemblée du champ de Mars" et "assemblées du champ de Mai" quand elles ont changé de mois, sous Pépin.
On y paraissait armé, prêt à combattre. Les soldats juraient sur leur drapeau pour lequel ils avaient une vénération religieuse. On y nommait le général des troupes qui, jusqu'à DAGOBERT 1er inclusivement était toujours le roi.
D'origine, semble-t-il mérovingienne, le champ de Mars est devenu le champ de Mai sous les Carolingiens, mais seule la première appellation a persisté.
Remis à la mode par la fête de la Fédération sous la révolution, de nombreux champs de Mars furent aménagés il est vrai, sous Napoléon et après.
(Source: histoire de France d'ANQUETIL, 1866)
Guy GARDIEN